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TRAUMATYS reconnaît

      … la complexité du TSPT


Publications récentes

Gaston, L. (2023). Trauma-Focused Therapy for PTSD? Really! Ethical and Scientific Concerns via a Clinical Example. Combat Stress, Winter, 34-45.

Gaston, L. (2022). Moving Beyond Survivor Guilt. Combat Stress, Spring, 22-27.

Rivest-Beauregard, M., Brunet, A., Gaston, L., et al. (2022). The Clinician-Administered PTSD Scale for DSM-5 (CAPS-5)
Structured Interview for PTSD: 
A French Language Validation Study.
, 2022, 34(3):e26-e31.

Gaston, L. (2020). Adverse Effects of Trauma-Focused Therapies (Part 2). Combat Stress, Autumn, 32-43.

Gaston, L. (2020). Adverse Effects of Trauma-Focused Therapies (Part 1). Combat Stress, Summer, 40-47.

Gaston, L. (2019). Challenging The CBT Dogma To Treat PTSD. Combat Stress, Fall, 52-63.

Gaston, L. (2019). What Is The Best Mechanism For Remitting PTSD, Trauma-Focused Or Not?
Combat Stress, Summer, 14-23
.
 

Gaston, L. (2019). Challenging Beliefs about the Psychotherapy of Post-Traumatic Stress Disorder (PTSD). International Journal of Psychotherapy, Counselling and Psychiatry: Theory Research & Clinical Practice, 3, 1-11.

Gaston, L. (2017). Les mécanismes divergents des thérapies focalisées sur le trauma ou non pour le stress post-traumatique. Journal International de Victimologie, 34, 60-70.



Un TSPT implique toutes les dimensions d’une personne. Conséquemment, n’employer qu’un seul modèle thérapeutique risque d’être, non seulement contraignant, mais insuffisant pour soigner un TSPT.

Le TSPT est la forme la plus sévère des troubles anxieux, attaquant souvent l’ensemble de la structure psychologique d’un individu. Il est donc crucial que les cliniciens comprennent la structure intrapsychique des patients présentant un TSPT. Les individus ayant une structure fragile vont généralement présenter un trouble de la personnalité. Focuser sur leur traumatisme psychologique uniquement et ne pas tenir compte de leur trouble de la personnalité peut être nuisible. De plus, il ne faudrait pas être naïf et croire que tout souvenir d’abus est pleinement valide comme s’il avait été enregistré. Une connaissance solide de la mémoire et des traumatismes psychologiques est requise afin de pouvoir distinguer les mémoires d’abus qui risquent d’être fausses de celles qui pourraient être historiquement véridiques.

Réexpérience

Des études neurobiologiques et psychophysiologiques supportent l’hypothèse que le TSPT est une manifestation pathologique d’une inhabileté à moduler l’activation du cerveau. Des études ont également démontré qu’une hypersensitivité pouvait se développer lorsqu’un traumatisme est chronique et/ou répété, et que des niveaux extrêmes d’activation peuvent être toxiques pour les neurones. Conséquemment, faire revivre à des patients de manière répétée un événement traumatisant pourrait abîmer leur cerveau.La plupart des techniques développés pour soigner le TSPT focalisent sur la réexpérience de l’événement traumatisant telles que la thérapie implosive et le EMDR. Ces techniques ont été démontrées comme pouvant être utiles auprès d’échantillons sélectionnés. Toutefois, lorsque leur efficacité a été testée par des chercheurs indépendants, on a trouvé qu’elles pouvaient être nuisibles; par exemple, Pitman et al. (1991) ont rapporté des réactions psychologiques sévères chez un tiers des patients. La prudence est donc hautement recommandée.

Les techniques de réexpérience doivent être employées dans le contexte d’une alliance thérapeutique, après avoir complété une anamnèse psychologique étoffée et que le patient soit capable de contenir des affects intenses. De nouvelles évidences scientifiques indiquent que ce ne serait pas l’effet de désensibilisation de ces techniques qui serait efficace, mais le traitement de l’information traumatique d’ordre cognitif et émotif qui permettrait la guérison.

Selon d’autres études scientifiques, le TSPT serait surtout associé à des réactions autres que la peur, telles la colère, la confusion, la culpabilité et la honte. Les approches dynamiques et cognitives doivent donc être centrales si l’on veut que le traitement d’un TSPT soit complet.

Troubles structuraux

Pour traiter les individus traumatisés ayant un trouble de la personnalité, les cliniciens doivent intégrer les modèles portant sur le TSPT aux approches spécifiquement développées pour traiter les troubles de la personnalité. En sus d’éviter la neutralité morale, les cliniciens doivent éviter de présenter un “écran”, ce qui ne pourrait que faciliter les sentiments d’abandon et les projections inutiles. Les perceptions justes de la réalité de ces patients doivent être reconnues et validées. Plus important encore, le travail focusant sur la personnalité doit précéder le travail focusant sur le traumatisme. Ces patients représentent un défi unique et la flexibilité est requise.Le tableau clinique devient encore plus complexe lorsqu’un individu traumatisé présente un trouble de la personnalité. Masterson a développé une théorie synthétique des modèles dynamiques portant sur les troubles de la personnalité ou du soi. Ce modèle suggère que les individus ayant un trouble schizoïde, narcissique ou état-limite ont érigé des structures défensives rigides au cours de leur petite enfance afin de se protéger contre l’expérience de l’abandon émotif qu’ils vivaient. Les événements traumatisants semblent souvent percer à travers cette structure défensive, les forçant à ressentir des anxiétés d’abandon et d’annihilation. Le choc est d’autant plus grand, ainsi que les dommages.

Mémoires d’abus

Considérer toute mémoire d’abus comme étant historiquement véridique est non professionnel, tout comme envisager toute mémoire d’abus recouvrée comme étant une pure fantaisie. Les souvenirs varient selon le degré auquel ils ont été encodés et reconstruits. Les cliniciens doivent être conscients des différents contextes dans lesquels des mémoires d’abus risquent d’être recouvrées et être historiquement véridiques pour la plupart, ou que des fausses mémoires puissent être implantées à travers des suggestions psychothérapeutiques et une suggestibilité personnelle. Connaître les facteurs en jeu est crucial pour tout clinicien de manière à agir en accord avec les connaissances scientifiques de fine pointe, et d’agir éthiquement envers les patients. Les cliniciens doivent surtout savoir différencier les aspects légaux des aspects thérapeutiques, de manière à réduire les risques de poursuite légale et d’abus de patients par inadvertance.Le débat autour des fausses mémoires d’abus dans l’enfance a provoqué un sain intérêt parmi les cliniciens pour le fonctionnement de la mémoire. Quoique des positions amères et extrêmes ont été initialement adoptées parmi les partisans des fausses mémoires et les partisans des mémoires véridiques d’abus, des perspectives plus équilibrées ont récemment émergé.